La journée se termine ensuite avec un film réalisé et commenté par Manuel Bauer: « la fuite hors du Tibet ». Le thème est d’importance autant pour le peuple tibétain réfugié, que pour le message qu’il apporte sur la fuite du Tibet de Dalaï Lama, et de la situation actuel du Tibet!
* Tara blanche, Drolkar Jenang (la Libératrice blanche mais aussi, lumineuse, claire) est l'une des formes des 21 Tara connues. Elle est une déité du bouddhisme tibétain. Elle symbolise l'activité de pacification, et accorde plus particulièrement la longévité et la santé. Son mantra est souvent récité en pensant à quelqu'un. Elle exprime aussi la compassion, et on la représente avec sept yeux pour signifier la vigilance et l'omniscience de l'esprit habité par cette compassion (karuna).
** Lung signifie le vent ou le souffle. Il s'agit d'un concept clé dans le Vajrayana, tradition du bouddhisme tibétain et a une variété de significations. Dans le contexte d’une initiation, cela est considéré en quelque sorte comme une « autorisation chargée de bénédiction » pour la pratique reçue.
Il s’installe sur le fauteuil blanc disposé devant le trône. A ses côtés s’assoit Matthieu Riccard, moine français, qui est son traducteur. Il retire ses chaussures, puis regarde la salle avec de grands éclats de rire. Devant Lui sont disposées des compositions et des parterres de fleurs magnifiques!
C’est avec son sourire inégalable et son humour pertinent que le chef spirituel du bouddhisme tibétain nous salue. Il nous invite déjà à réfléchir au sujet de la conférence prévue pour le lendemain « l’éthique au-delà des religions ». Puis Il revient sur le sujet qui occupe ses enseignements de la journée: « La méditation au quotidien, source de paix intérieure » , dont il nous donne le lung**.
C’est une journée riche de la joie de ces enseignements, mais aussi de l’enthousiasme des milliers de personnes venues des quatre coins du monde assister à cet événement. Le déroulement du discours est très important, autant dans la parole, que dans ce qui se véhicule au-delà des mots, et tout reste compréhensible pour chacune des personnes dans la salle.
A mes côtés, l’homme tibétain continue de chanter des mantras…
Dalaï lama se baisse, remet ses chaussures, refait ses lacets pendant que Matthieu Riccard termine la dernière traduction de la journée. Puis la salle entière se soulève alors que Dalaï lama se lève, salue le public et quitte la scène…
C’est la cinquième fois que j’assiste aux enseignement de Sa Sainteté, et c’est toujours avec autant de bonheur et de joie que je réalise chacun de ces instants au combien précieux!
Il y a un brouhaha joyeux, et un mélange de couleurs splendides, dû à la diversité des vêtements traditionnels des nombreux tibétains qui s’installent dans la salle.
La Suisse accueille en effet une communauté très importante de réfugiés tibétains, ayant ouvert généreusement ses portes à ce peuple exilé. Les moines, les Rinpochés et organisateurs ainsi que les invités d’honneur s’installent sur la droite et la gauche de la scène, et imposent déjà par leur présence un temps de méditation et de prières.
Le temps passe, et l’agitation fait place à un recueillement de plus en plus présent et prégnant. Tout le monde se lève, les pratiquants joignent leur mains, j’entends mon voisin tibétain chanter doucement des mantras. Dalaï Lama entre sur la scène!
La venue de Sa Sainteté le Dalaï lama à Fribourg
Nous sommes le 13 Avril, à Fribourg en Suisse. Le temps est clément et comme tout un chacun s’est accordé à le penser et à le dire, la venue de Dalaï Lama apporte enfin le printemps!
Une effervescence joyeuse et impatiente anime les files d’attentes devant les portes d’entrée du Forum. En entrant dans l’immense salle, je reste émerveillée par le trône de Sa Sainteté et les nombreuses thankas et iconographies des Bouddhas et divinités, immenses, qui ornent les murs, ainsi que l’autel avec ses statues et ses offrandes.
Les représentations des tankhas et statues sont destinées pour la plupart à Tara Blanche* et aux 21 Taras, un des sujets de ce week-end.