BRUXELLES 23-24-25 février 2024
Déclaration de la conférence (version française)
La neuvième Conférence internationale des groupes de soutien au Tibet (TSG) s’est tenue à Bruxelles, capitale de l’Union européenne, avec plus de 170 délégués de 40 pays du monde entier.
Depuis le dernier rassemblement des GST à Dharamsala en 2019, nous avons constaté une meilleure compréhension de la menace que représente la Chine pour la paix et la sécurité mondiales. Cela a accru les opportunités de plaidoyer politique pour résoudre le conflit Tibet-Chine. Pour atteindre cet objectif, les participants à la conférence ont célébré les victoires de la campagne et les étapes franchies, dont beaucoup ont été identifiées comme des priorités dans le Plan d’action de Dharamsala 2019 : l’adoption en 2024 de la loi bipartite Resolve Tibet à la Chambre des représentants des États-Unis ; la résolution du Parlement européen de 2023 appelant à la fin immédiate du système répressif des internats coloniaux au Tibet ; la multiplication par deux du nombre de gouvernements s’exprimant en faveur du Tibet lors de l’Examen périodique universel (EPU) de la Chine en 2024 ; les déclarations croissantes d’inquiétude et de condamnation des politiques et pratiques de la Chine au Tibet de la part des principaux comités et rapporteurs spéciaux de l’ONU ; le boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de 2022 en Chine ; la fermeture de centaines d’Instituts Confucius à travers le monde ; l’annulation des encarts de propagande parrainés par la RPC dans les principaux médias ; et la récente décision de Thermo-Fisher de cesser la vente de kits de tests ADN au Tibet.
Dans un monde profondément traumatisé par des conflits violents, la Conférence a exprimé son respect et son admiration pour l’engagement continu du peuple tibétain en faveur de la non-violence et de la démocratie dans sa lutte de plusieurs décennies pour la liberté et les droits de l’homme, sous la direction de Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Les participants ont exprimé leur ferme conviction que le plaidoyer non-violent pour résoudre le conflit Tibet-Chine doit être une priorité de la communauté internationale, et ont déclaré leur profond engagement en faveur de cet objectif en augmentant le niveau de collaboration stratégique avec les mouvements luttant pour leurs droits humains et leur liberté, y compris les courageux peuples du Turkestan oriental, du sud de la Mongolie, de Hong Kong et de Taiwan, ainsi que les innombrables défenseurs chinois des droits de l’homme et de la démocratie, en particulier la nouvelle génération d’activistes inspirés par la révolution du Livre blanc.
La conférence s’est appuyée sur la diversité des compétences, des expériences et des perspectives, ainsi que sur le sentiment d’un objectif commun, des TSG du monde entier. Parmi les participants à la conférence se trouvaient de nombreuses personnes qui sont restées engagées dans le Mouvement tibétain pour la liberté depuis les manifestations qui ont secoué le Tibet en 1987, et qui aident désormais à former et à encadrer une nouvelle génération d’activistes tibétains compétents et dévoués en Europe, dans les Amériques, en Asie et en Australasie. représenté à cette Conférence par des dizaines de jeunes engagés. Il a salué la participation de militants travaillant au nom du Turkestan oriental, de la Mongolie du Sud, de Hong Kong et de Taiwan et a exprimé sa solidarité avec notre objectif commun de liberté et de justice.
Les participants ont été motivés par le message de Sa Sainteté le Dalaï Lama à la Conférence, notamment par sa déclaration : « Je crois toujours que nos partisans ne sont pas pro-Tibétains mais plutôt pro-justice. » Il est et sera toujours une source d’inspiration pour les TSG.
Rigzin Genkhang, représentant du Bureau du Tibet à Bruxelles, a souhaité la bienvenue à tous les participants à la conférence. La Conférence a également écouté avec appréciation les remarques de Mikulas Peksa, président du Groupe d’intérêt du Tibet au Parlement européen, et du professeur Hans Gert Pöttering, ancien président du Parlement européen, ainsi que de Khenpo Sonam Tenphel, président du Parlement tibétain. -Exilé, le sénateur Eustache-Brinio, président du groupe parlementaire français pour le Tibet, et Norzin Dolma, Kalon, Département de l’information et des relations internationales, Administration centrale tibétaine.
Le Sikyong Penpa Tsering, dans son discours d’ouverture, a réitéré l’engagement de l’administration centrale tibétaine en faveur de la politique de la Voie du Milieu, tout en exprimant la nécessité de souligner le statut historique du Tibet en tant que pays indépendant pour contrer le faux récit de la Chine sur l’histoire du Tibet et ajouter de la valeur à la Voie du Milieu. Politique.
La Conférence a écouté avec une profonde préoccupation les exposés détaillant la répression actuelle des droits de l’homme au Tibet. La Conférence a souligné les efforts systématiques déployés par le gouvernement chinois pour éradiquer l’identité nationale et culturelle distincte du Tibet à travers son système d’internats coloniaux, dans lesquels trois étudiants tibétains sur quatre, dès l’âge de quatre ans, sont enlevés à leurs parents et privés la possibilité d’être éduqués dans leur propre langue et culture.
La Conférence a condamné les efforts en cours visant à supprimer la liberté religieuse au Tibet, notamment à travers la tentative de contrôler le processus de reconnaissance des réincarnations. La Conférence a réitéré que le peuple tibétain a le droit de gérer ses propres affaires religieuses. Seuls Sa Sainteté le Dalaï Lama et les personnes à qui il confie ont le droit de décider du processus de reconnaissance de sa réincarnation.
La Conférence exige la libération immédiate de tous les prisonniers politiques tibétains, y compris du Panchen Lama, qui a été victime d’une disparition forcée par les autorités chinoises à l’âge de six ans. Il condamne la détention et les mauvais traitements infligés à tous les Tibétains qui défendent les droits de l’homme, y compris le cas récent de Gonpo Kyi.
La Conférence a noté avec inquiétude la détention illégale de plus de 1 000 Tibétains à Dege ces derniers jours pour avoir manifesté pacifiquement contre un projet de barrage, ce qui entraînerait leur réinstallation forcée et la destruction de plusieurs monastères. Il appelle à la libération immédiate de tous ceux qui ont été détenus et à la fin de toute réinstallation forcée des Tibétains ruraux.
La Conférence est profondément préoccupée par l’impact dévastateur des politiques chinoises sur l’environnement fragile et vital du Tibet, notamment la construction de barrages sur les rivières asiatiques, les pratiques minières destructrices et l’installation coercitive de nomades, qui exacerbent tous la crise climatique et la destruction de l’environnement sur le plateau tibétain. très probablement déstabilisatrice de la sécurité régionale. La conférence appelle la communauté internationale à reconnaître sa responsabilité collective envers le bien-être et l’intégrité de l’environnement fragile et d’importance mondiale du Tibet.
La Conférence salue et accueille avec une grande gratitude les déclarations individuelles et conjointes de soutien des gouvernements du monde entier appelant à la fin des violations des droits humains du peuple tibétain. La Conférence est reconnaissante envers les nombreux représentants élus et responsables gouvernementaux qui continuent de faire pression sur le gouvernement chinois pour qu’il respecte ses obligations juridiques internationales de respecter les droits du peuple tibétain et d’engager un dialogue avec les représentants de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour poursuivre un accord mutuel. solution bénéfique au conflit Tibet-Chine.
Les participants à la conférence réaffirment leur engagement à soutenir le peuple tibétain dans sa lutte pour la liberté, l’autodétermination et le respect de ses droits humains, ainsi que pour la protection de l’environnement unique du plateau tibétain, jusqu’à ce qu’une résolution satisfaisante pour le peuple tibétain soit trouvée. personnes.
La Conférence se réjouit également de célébrer le 90e anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama en 2025 avec des activités à la hauteur de sa stature pour souligner sa contribution de toute une vie au bien-être de l’humanité et du peuple tibétain, et pour diffuser son message de paix, de non-violence et de compassion. .
En conséquence, la Conférence a adopté comme priorités de développement et d’action le Plan d’action suivant.
Plan d’action 2024
1.Sa Sainteté le Dalaï Lama – Réincarnation
2.Résoudre le conflit Tibet-Chine via la reconnaissance de l’indépendance historique du Tibet
3.Construire des groupes de soutien parlementaires axés sur les élections européennes
4.Abolir le système colonial chinois des internats au Tibet
5.Mettre fin à la répression transnationale (TNR)
6.Crise climatique au Tibet
7.Appréciation de la culture tibétaine
- Sa Sainteté le Dalaï Lama – Réincarnation
Aperçu et objectifs : La Chine entend tenter de contrôler le processus d’identification de la réincarnation de Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama. Il ne s’agit pas seulement d’une question de liberté religieuse, mais aussi d’un effort supplémentaire visant à éliminer l’identité nationale et culturelle distincte des Tibétains. L’objectif est d’obtenir des déclarations des ministères des Affaires étrangères et des parlements déclarant qu’il appartient uniquement à Sa Sainteté le Dalaï Lama et au peuple tibétain de décider de la réincarnation du Dalaï Lama.
Résumé des propositions de campagne : Engager les chefs religieux (en particulier les bouddhistes), les universitaires et les médias pour attirer l’attention du public, conduisant à un lobbying actif auprès des responsables gouvernementaux et des parlementaires. Le 90e anniversaire de Sa Sainteté constitue un point d’intérêt public autour duquel attirer l’attention sur la question.
Où s’adresser pour plus d’informations :
– RAPPORT : « Le Tibet, le Dalaï Lama et la géopolitique de la réincarnation »
– Anglais ITN_Reincarnation-Report_Mid_OnlineReading.pdf
– Autres langues, dont le tibétain, le chinois, l’hindi, le japonais, le français, l’espagnol et le portugais : TOUTES LES VERSIONS DU RAPPORT
2. Résoudre le conflit Tibet-Chine via la reconnaissance de l’indépendance historique du Tibet
Aperçu et objectifs : La Chine a cessé de dialoguer avec les représentants tibétains sur les termes de la résolution de la question de l’autodétermination du Tibet. La reconnaissance par le gouvernement de l’indépendance historique du Tibet et du fait qu’il est sous occupation illégale de la République populaire de Chine est un moyen d’exercer une pression internationale sur la Chine pour qu’elle reprenne le dialogue avec les représentants tibétains sur le sujet d’une résolution sur le conflit Tibet-Chine. conflit.
L’objectif principal est que les gouvernements reconnaissent que le Tibet est un pays illégalement occupé et reconnaissent le statut historique d’indépendance du Tibet. Une partie de cet effort consiste à convaincre les gouvernements de ne pas décrire le Tibet comme faisant partie de la Chine, ou de s’abstenir d’utiliser le terme de minorité au lieu de celui de « peuple tibétain ».
Quelques exemples de tactiques suggérées :
Viser :
1 Assurer la préparation en s’engageant auprès de la communauté tibétaine avec des boîtes à outils, des ateliers de plaidoyer, des équipes/directives de réponse rapide aux crises et des canaux de communication centralisés. Plaidoyer local et engagement des médias, notamment en emmenant les décideurs à Dharamsala. Coordonner des conférences sur le statut historique du Tibet, les canaux de communication entre universitaires et militants et les évaluations par les pairs.
2 Engager le grand public via des festivals culturels, des dirigeants bouddhistes, une stratégie de médias sociaux.
Où s’adresser pour plus d’informations :
https://freetibet.org/freedom-for-tibet/occupation-of-tibet/chinas-lies/
3. Construire des groupes de soutien parlementaires axés sur les élections européennes
Aperçu et objectifs : Les groupes ont identifié que les prochaines élections européennes constituent une opportunité de rétablir l’intergroupe européen sur le Tibet et de renforcer le soutien parlementaire au sein du Parlement européen. Cet objectif peut être développé pour accroître le soutien parlementaire dans d’autres pays et régions.
Résumé des propositions de campagne : La Campagne internationale pour le Tibet et le Bureau du Tibet de Bruxelles élaborent un plan d’action coordonné pour les TSG dans les États membres de l’UE.
Quelques exemples de tactiques suggérées :
1 Élaborer un engagement de soutien à signer par les candidats députés européens
2 Fournir des boîtes à outils pour le travail de plaidoyer
3 Organiser des réunions avec les groupes parlementaires respectifs du Tibet
Où s’adresser pour plus d’informations : Campagne internationale pour le Tibet Europe et Bureau du Tibet Bruxelles.
4. Abolir le système colonial chinois des internats au Tibet
Aperçu et objectifs : Mobiliser les groupes mondiaux du Tibet pour sensibiliser la population et obtenir le soutien des gouvernements et de la communauté internationale.
Quelques exemples d’actions et de tactiques suggérées :
– Engagez des alliés de :
– d’autres organisations de défense des droits de l’homme
– communautés autochtones avec une histoire similaire de pensionnats coloniaux
– organisations universitaires, étudiantes et de parents, législateurs et experts en droits de l’enfant
– groupes et organisations politiques/parlementaires
– Développer des stratégies solides pour les médias traditionnels et sociaux
– fournir des boîtes à outils avec des points de discussion, des exemples de communiqués de presse, créer des cartes – postales avec des codes QR
– contacter les agences de presse, les éditeurs et les réseaux de journalistes
– Faire pression pour que des personnalités politiques partent en mission d’enquête
– lobbying et pétitions directs et actions directes s’ils ne répondent pas positivement
Où s’adresser pour plus d’informations : groupe de travail sur la campagne du Réseau international du Tibet ; Rapport d’action Tibet : https://tibetaction.net/colonial-boarding-school-report/ ;
Site Web de la campagne Tibet Action https://tibetaction.net/campaigns/colonialboardingschools/ ;
5. Mettre fin à la répression transnationale (TNR)
Aperçu et objectifs : Le gouvernement chinois représente une menace pour les communautés tibétaines en exil, par ses méthodes de surveillance, d’intimidation et de coercition.
Résumé des propositions de campagne : Amener les gouvernements à condamner publiquement la répression transnationale contre les Tibétains et à créer des bases de données qui surveillent, suivent et détaillent les incidents pertinents.
Quelques exemples de tactiques suggérées :
Les tactiques pour atteindre cet objectif comprennent
– sensibiliser le public (par exemple par le biais d’articles d’opinion ou de pétitions)
– rechercher et documenter les cas du TNR contre les Tibétains
– informer et inciter les parties prenantes du gouvernement et du parlement à soutenir et à mettre en œuvre les propositions politiques pertinentes.
Où s’adresser pour plus d’informations :
Surveiller et étudier les expériences d’autres communautés telles que les Ouïghours et les Hongkongais pour comprendre les mécanismes utilisés par l’État chinois.
Rapport du TCHRD – « Répression transnationale chinoise des communautés de la diaspora tibétaine », « https://tchrd.org/wp-content/uploads/2024/02/Chinese-Transnational-Repression-of-Tibetan-Diaspora-Communities.pdf
6. Crise climatique au Tibet
Aperçu et objectifs : La crise climatique concerne particulièrement le Tibet. Le Tibet devrait donc être évoqué dans toutes les discussions sur le climat, aux niveaux multilatéral et bilatéral avec la Chine, et au-delà, dans les médias et dans le discours public.
Résumé des propositions de campagne : les parties prenantes et les forums concernés devraient être identifiés et cartographiés, ainsi qu’un bilan de la contribution du mouvement de libération tibétain jusqu’à présent au débat sur le climat. Les témoignages des Tibétains devraient être au cœur des campagnes de sensibilisation, sous diverses formes, pour communiquer sur l’urgence de la situation.
Quelques exemples de tactiques suggérées :
– Approchez-vous des instituts scientifiques et des universitaires avec des informations sur le plateau tibétain.
– Collaborer avec des ONG liées aux droits environnementaux et climatiques, y compris celles d’Amérique du Sud, par exemple, pour souligner l’importance de la protection de l’environnement du Tibet dans les discours nationaux pertinents.
– Évitez d’utiliser un vocabulaire purement politique et choisissez un langage intelligent.
– Incluez les jeunes Tibétains dans les campagnes publiques, par ex. via des vidéos ou d’autres moyens multimédias.
– Utiliser ou développer les recherches existantes effectuées sur le Tibet.
– Réaliser une revue de la littérature/regrouper les avis d’experts et les études liées au Tibet.
Où s’adresser pour plus d’informations : Les ressources sont disponibles sur :TibetClimateCrisis.org/
Lectures complémentaires :
Rapport de la Campagne internationale pour le Tibet, « Parties nationales, revitalisation rurale » : https://savetibet.org/national-parks-rural-revitalization/
7. Appréciation de la culture tibétaine
Aperçu et objectifs : Reconstruire le soutien du public au Tibet en créant une appréciation durable de l’importance de la culture tibétaine dans le monde.
Les groupes tibétains sont encouragés à se coordonner avec les communautés tibétaines de leurs pays et régions pour mettre en valeur et promouvoir la culture tibétaine à travers des événements, des ateliers, des groupes d’étudiants et via les canaux numériques.